mercredi 25 février 2009

Les cartons de la semaine : jaune pour Frédéric Antonetti et Mecha Bazdarevic, rouge pour Jean-Marc Ferreri

Désormais, les cartons seront distribués en milieu de semaine et porteront sur ce qui s'est passé dans le monde du foot du lundi au dimanche précédents...

Carton jaune de la semaine : Frédéric Antonetti et Mecha Bazdarevic


Le refrain est bien connu : les petits clubs sont pénalisés par les arbitres qui ne se lassent pas de favoriser les « gros » du championnat.

Frédéric Antonetti (entraîneur de l’OGC Nice, à droite) en a fait son credo. A chaque erreur arbitrale en sa défaveur, le coach Corse se lamente sur le sort réservé aux clubs de dimension mineure. Après le match face au Stade Rennais (défaite 1-0), l’entraîneur Niçois s’est emporté, une fois de plus, sur l’arbitrage. Petit florilège de phrases à mettre à l’actif d’Antonetti lors de la conférence de presse :
« M. Duhamel (ndlr : l’arbitre du match) a été très très important dans ce match »
« C’est pas possible que M’bia (ndlr : joueur de Rennes) fasse des plaquages à chaque coup de pied arrêté. Moi je peux vous dire que si un de mes joueurs fait ça, le lendemain il a son compte »
« M. Duhamel a été décisif dans la victoire de Rennes »
« J’aimerais bien connaître la note de M. Duhamel ce soir »
« Chaque fois qu’il y a une faute devant le banc adverse à Nice, il y a toujours carton. Ca va cinq minutes ! »
« J'ai plus envie d’entraîner si on a aucune chance de battre le PLM (ndlr : Paris-Lyon-Marseille) »
S’adressant aux journalistes présents à la conférence de presse : « Vous, vous êtes complices »
« Les autres (ndlr : les petits clubs) n'ont pas le droit d’exister, de travailler, de progresser ? »
Finalement, la phrase amusante de la conférence de presse : « J’ai pas envie de parler de l’arbitrage ». Ah oui, en effet…
Toujours est-il qu’Antonetti ne parle en effet pas de l’arbitrage quand son équipe est favorisée (référence au match Nice-Bordeaux où Nice marque 2 buts non valables)…

Autre « petite » équipe mais même refrain. Mecha Bazdarevic (à gauche), entraîneur Bosniaque de Grenoble, a également lancé une petite pique envers l’arbitrage qui, selon lui, réserve un léger traitement de défaveur à son équipe…
En effet, à la conférence de presse suivant l’opposition face au PSG, et à la question posée par un journaliste de savoir s’il y avait pénalty sur la main de Mamadou Sakho (défenseur du Paris-Saint-Germain), le coach Grenoblois rétorque que la question est inutile puisque « tout le monde a vu qu’il y avait pénalty ».
Passons sur le jugement hâtif d’une action où il n’y avait pas lieu de signaler faute, en adéquation avec les lois du jeu… mais la phrase qui retient certainement encore plus l’attention est une critique de l’arbitrage français en général qui, selon lui, joue contre Grenoble : « pour siffler pénalty pour Grenoble, il faut qu’il y ait un mort dans la surface »…
Chacun se fera son avis sur ces propos mais pour soyons-foot, ce sera un carton jaune !

Carton rouge : Jean Marc Ferreri, la terreur des micros


Qui n’a jamais eu envie d’appuyer sur la touche « enlever le son » de sa télécommande ? La question reviendrait presque à savoir qui n’a jamais vu un match sur M6 en compagnie de Jean-Marc Ferreri aux commentaires ?
Le consultant « de luxe » de la chaîne, qui vogue depuis peu sur la vague du foot, ferait pâlir un duo Larqué-Roland entier, pourtant bien connu pour leurs propos franchouillards…
Difficile de retrouver trace de tels propos chauvins de la bouche d’un commentateur. Ferreri, ancien illustre joueur de l’AJ Auxerre et de l’OM, entre autres, use et abuse de son pouvoir pour proférer inepties sur inepties dès lors qu’il s’agit de juger une action arbitrale…
Celui qui, justement, commente les matchs aux côtés de l’ex de TF1 Thierry Roland, a une nouvelle fois sévi mercredi et jeudi derniers à l’occasion des matchs de coupe de l’UEFA Bordeaux-Galatasaray et Marseille-Twente.
Ce carton porte sur la semaine qui vient de s’écouler mais il semble judicieux de rappeler que Ferreri est l’homme qui voit un carton rouge à chaque tacle d’un joueur opposé à une équipe française et qui voit pénalty dès qu’un joueur d’une équipe française tombe dans la surface…
Le recordman toutes compétitions confondues de l’absurde a une nouvelle fois convaincu les plus chauvins des amateurs de football avec ses « tacles sur le ballon » (ndlr : et un peu sur le joueur aussi, beaucoup même), et ses « simulations » (ndlr : ou pas, mais alors seulement s’il s’agit d’un joueur Français)…
Wendel a été subitement immunisé contre le carton jaune après simulation face aux Turcs d’Istanbul. En effet, le défenseur adverse semble lui gratter le dos. Cela suffit à ce qu’il tombe les bras en l’air. Cette logique physique est propre au duo Roland-Ferreri qui, sur le coup, a jugé de « très mauvais » l’arbitrage de Claudio Circhetta…

Passons sur le tacle illicite de Taiwo, quant à lui, jugé de "sur le ballon"...

Trêve de qualificatifs à l’encontre des commentaires du chauvin d’or de la semaine mais n’oublions surtout pas de lui attribuer un carton rouge !

mardi 24 février 2009

Le Français exilé du jour : Grégory Arnolin, le roc de Guimaraes


La rubrique "le Français exilé du jour" permettra de mieux connaître des joueurs Français évoluant sous les couleurs d'un club étranger, et qui demeurent méconnus voire inconnus dans l'Hexagone...

Un parmi tant d’autres à être sorti du centre de formation du PSG sans pouvoir intégrer l’effectif pro, le défenseur central Grégory Arnolin (plus simplement appelé Grégory au Portugal) s’est doucement imposé comme une valeur sûre du championnat portugais. Découverte…

Un début de carrière sous l’anonymat : du PSG au FC Pedras Rubras
Le natif de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), de 28 ans, a été formé, au Red Star puis au PSG où il signe un contrat semi-professionnel à 16 ans. Malgré un physique de déménageur (1m89 pour 86 kg), il n’intégrera jamais l’effectif pro, accumulant les prêts dans trois clubs différents de la région parisienne (US Torcy, FC Lilas et FC Ivry) et jouant autrement avec la réserve. C’est alors sans espoir de s’imposer dans le club de la capitale qu’il résilie son contrat en 2001, à l’âge de 20 ans, pour rejoindre Villemonble, alors en CFA. Club aux prétentions largement inférieures, certes, mais Grégory ne s’y imposera pas non plus avec un accablant bilan de zéro match joué pour son équipe. Il quitte le club un an après y être arrivé. C’est alors qu’il tente le pari portugais et signe au FC Pedras Rubras, modeste club de 2ème division B (équivalent du National français) où il imposera son style avec 8 buts marqués pour 44 matchs joués. Suffisant pour attirer les gros poissons du championnat portugais…

Sa carrière professionnelle : de Gil Vicente à Guimaraes, la Ligue 1 et l'équipe de France en tête
Ce n’est donc que lors de l’intersaison 2004-2005 (déjà à l’âge de 23 ans) qu’il signe son premier contrat pro avec Gil Vicente, club de deuxième division portugaise. Joueur de coups de pieds arrêtés, sa taille l’y aidant, il marque 11 buts en 53 matchs. Deux ans passés et les clubs de Superliga lui font les yeux doux. Il signe un contrat de deux ans avec le Maritimo Funchal, club basé à Madère. Moins de buts (3 en 44 matchs) mais toujours solide à l’arrière, Grégory connaîtra une seconde saison mitigée avec seulement 15 matchs joués.
Ce qui ne l’empêchera pas de connaître un été 2008 mouvementé avec un bon nombre de clubs à l’affût du puissant n°17, sa clause libératoire d’un demi million d’euros l’y aidant. En effet, Bordeaux, Rennes, Nancy sont intéressés par son profil en France. On lui prête également des pistes en Angleterre avec le promu West Bromiwch Albion et en Turquie avec Bursaspor. Lors d’une interview donnée au site mercato365, il affiche son ambition de revenir auprès des siens, en France, et avoir ainsi plus de visibilité pour intégrer l’équipe de France. Son souhait de quitter le Portugal ne se réalisera pas puisque Grégory rejoint le Vitoria Guimaraes, pensionnaire de première division et qualifié pour le troisième tour préliminaire de la ligue des champions (mais éliminé lors de ce tour puis reversé en coupe de l’UEFA dont le club fut aussitôt éliminé). Cette saison, le joueur, qui a acquis la nationalité portugaise, a réalisé 21 matchs avec le club (2 buts marqués) s’imposant comme un titulaire indiscutable dans la charnière centrale du club nordiste, orpheline de Geromel, l’une des révélations de la saison dernière au Portugal, parti à Cologne.
Et Grégory pourra toujours s’enorgueillir, à défaut d’avoir rejoint la ligue 1, d’avoir participé à ses deux premiers matchs de ligue des champions…

dimanche 22 février 2009

L'arbitrage : débat d'actualité aux débouchés limités (partie 3/3 : l'arbitrage à cinq, la commission de visionnage, le fossé foot pro/amateur)


Suite et fin de l'article débat sur l'arbitrage avec l'arbitrage à cinq, le fossé entre le football amateur et le football professionnel et la commission de visionnage. Et, finalement, les 6 solutions de Soyons-foot pour améliorer l'arbitrage...

L’arbitrage à cinq

Nous voilà entrés dans le vif de l’actualité avec cette idée qui a émergé bien après les deux précédentes mais qui semble être la plus encline à être testée lors de grandes compétitions et utilisée de manière définitive dans le football.
L’idée consiste à ajouter deux arbitres (on passerait alors à six arbitres pour être plus exact) qui se placeraient dans chacune des surfaces de réparation. L’apport essentiel, hormis celui d’apporter un nouvel avis sur une action litigieuse, est celui d’apporter un nouvel angle de vue. En effet, bien des fois un arbitre a justifié une décision par l’impossibilité de voir ce qu’il s’est réellement passé.
La principale différence vis-à-vis de l’arbitrage vidéo est qu’on ne touche alors pas au temps de jeu. De plus, on reste dans le cadre des limites humaines, confirmant ainsi la volonté des décideurs de garder le football « humain » : « C'est l'arbitre qui doit prendre la décision, pas une machine », explique Sepp Blater, président de la FIFA.
Les premiers tests à Chypre, lors de matchs internationaux de moins de 19 ans, ont été concluants, aux dires des observateurs et des arbitres qui ont officié avec ce nouveau système.
Cependant, on peut se tromper à cinq comme on peut se tromper à trois et certainement que la vidéo serait plus à même (malgré les quelques oppositions citées précédemment) d’éradiquer les problèmes que l’humain mais cette idée permet, sinon d’annuler, de diminuer les erreurs. L’un des principaux intéressés, qui a officié en arbitre central lors de ce tournoi, Tony Chapron a confirmé cette idée : « Notre système nous a donné un très bon contrôle sur la zone qui d'habitude nous échappe. Comme ça, on a un confort plus grand dans les décisions qu'on prend. Mais attention : cela ne veut pas dire que parce qu'on contrôle mieux, il n'y aura pas d'erreurs, mais elles se limiteront considérablement ».
Seulement, les tests ont été réalisés dans des conditions légèrement différentes de celles que l’on peut attendre dans les grandes compétitions internationales. Etre cinquième arbitre devant une tribune vide (voire pas de tribune) ou devant un kop de supporters ne revient pas exactement au même. En effet, et comme l’a avancé l’ancien arbitre Bruno Derrien, il ne paraît pas si évident de laisser un arbitre à quelques mètres de supporters parfois dangereux. A cela, on pourrait aussi répondre que les assistants (même s’il est très mobile) et le gardien de but sont constamment situés à faible distance des supporters sans que cela n’ait jamais embêté. Alors pourquoi devrait-on s’en inquiéter pour les hypothétiques arbitres auxiliaires supplémentaires ?

De plus, l’arbitrage à cinq permettra de réduire les fautes en ce qui concerne les surfaces de réparation. Mais il ne semble pas que les surfaces représentent le seul endroit où l’on constate des erreurs arbitrales. Aussi cruciales soient-elles, les erreurs dans ces fameuses zones de jeu sont loin d’être les seules à combattre. Et pourtant, l’objectif même de l’intégration de deux arbitres supplémentaires est celui-ci : assainir les surfaces. Que propose-t-on pour les hors-jeu par exemple ?

Enfin, ce perfectionnement de l’arbitrage qui semble être celui approuvé par les instances du foot implique des difficultés d’organisation non négligeables. En effet, l’emploi de cinq arbitres dans un match implique de couvrir moins de matchs en terme d’arbitres officiels mais de couvrir mieux d’autres matchs. Autrement dit, si on emploie deux arbitres de plus dans un match, ces deux arbitres ne pourront officier dans un autre. Ainsi, on aurait un système de coulissement des arbitres (qui monteront de division) qui se ferait aux dépens des divisions inférieures. On en arrive au fossé qui semble se creuser de plus en plus entre football amateur et football professionnel.

L’amélioration du football professionnel aux dépens du football amateur

Bien qu’on ne constate pas autant d’intéressés dans le football amateur que dans le football professionnel, pour des questions évidentes de médiatisation, on ne peut laisser ces passionnés du foot de côté… d’autant plus que ce qui concerne le football amateur concerne généralement aussi le football de jeunes, vivier des futurs professionnels de demain.
Il est édifiant mais tout du moins logique de constater le contraste existant entre un match de district et un match de première division professionnelle
- un seul arbitre officiel voire pas pour un match de district alors qu’un match professionnel mobilise plus d’une dizaine d’officiels dont quatre arbitres
- l’utilisation de systèmes de communication technologiques chez les professionnels inexistants chez les amateurs
- un ou plusieurs délégués s’occupant de ce qui passe autour du terrain chez les professionnels, alors que cette tâche incombe au seul arbitre officiel en district
- les actions litigieuses ayant échappé à l’arbitre sont décryptées au niveau professionnel après match alors qu’il est impossible de le faire en amateur

Et si l’une des principales avancées énoncées ci-dessus faisait son entrée dans le football, bien évidemment qu’elle ne bénéficierait pas (voire au contraire) au football amateur. Que ce soit le ballon à puce ou la vidéo, ces outils ne seraient mis à disposition qu’aux divisions supérieures du football.
De même, l’arbitrage à cinq favoriserait uniquement les divisions supérieures et joueraient même en la défaveur du football amateur. Car, comme expliqué précédemment, un arbitre mobilisé pour un match à cinq arbitres (et qui ne le serait pas normalement pour un match à trois) n’est pas disponible pour un match qu’il aurait arbitré avec les dispositions actuelles. Autrement dit, s’il faut augmenter de deux le nombre d’arbitres à chaque match, on se retrouverait avec des arbitres tous promus de division et des divisions inférieures fatalement moins servies en arbitres officiels. Les matchs de district seraient alors arbitrés par des dirigeants. Ce qui représenterait une avancée pour le football professionnel représenterait alors un recul pour le football amateur…

Les décisions après match : une solution pour faciliter l’arbitrage ?

Depuis peu, une nouvelle commission s’occupe du re-visionnage des matchs professionnels en France. Composée d’anciens joueurs, dirigeants et arbitres, elle permet de juger des actions a posteriori mal ou pas jugées par l’arbitre. Ainsi, rien de ce qui se fait sur le terrain ne peut passer inaperçu aux yeux de cette commission. Et finalement, n’est-ce pas là un moyen d’éradiquer certains problèmes récalcitrants dans le football d’aujourd’hui ?
En effet, jusqu’à maintenant, on a beaucoup plus constaté qu’agi en matière de simulations par exemple. Pourquoi ne pas sanctionner a posteriori des joueurs qui auraient abusé l’arbitre de matchs de suspension ? N’aurait-ce pas un effet dissuasif et ne permettrait-ce donc pas par conséquence de diminuer ces gestes d’anti-jeu qui pullulent sur les terrains de football ?
Un joueur qui se verrait « récompenser » d’un match de suspension éviterait certainement de réitérer une simulation. Ainsi, Fabrice Fiorèse avait été sanctionné de deux matchs de suspension après un penalty grossièrement obtenu aux dépens des Girondins de Bordeaux. Mais, cette décision a été bien isolée alors que les simulations se répètent à chaque match…
De même, pourquoi être si frileux à l’idée de déjuger un arbitre ? Alors qu’outre Manche, de nombreux rouges deviennent jaunes et vice-versa, en France, on n’ose pas toucher aux décisions de l’arbitre… pourtant ne serait-ce pas plus judicieux pour permettre « d’éduquer » les joueurs ? Un joueur coupable d’une faute brutale et qui ne se verrait recevoir qu’un jaune ne pourrait-il pas recevoir un rouge suite à une décision de la commission de visionnage ?
Les limites de cet arbitrage a posteriori seraient de ne pas pouvoir influer directement sur le score d’un match et donc de ne pas réparer l’injustice au moment du match mais simplement de sanctionner un joueur et par conséquent partiellement l’équipe pour le ou les matchs suivants…Mais, à long terme, ne peut-on pas y voir un excellent outil de dissuasion et d’éducation des joueurs ?
Toujours est-il que ce système est limité à certaines actions de jeu et ne peut rien en ce qui concerne d’autres faits de jeu comme les hors-jeu…

Les 6 solutions de soyons-foot

1) Tester, « grandeur nature » l’arbitrage à cinq sur des matchs professionnels pour pouvoir en tirer des conclusions définitives et décider d’une application généralisée ou non, tout en décidant d’une application avec parcimonie dans les divisions inférieures ou en favorisant la possibilité d’enchaîner dans la même journée un match en tant qu’arbitre principal avec un match en tant que cinquième arbitre (à la dépense physique très limitée) pour éviter d’handicaper le football amateur

2) Permettre aux équipes de disposer d’un nombre très limité de recours à la vidéo par l’intermédiaire de leurs capitaines, utilisables à l’arrêt de jeu suivant l’action litigieuse pour ne pas perturber l’action en cours (tout en demandant aux équipes qui voudraient disposer de ce recours de botter le ballon en touche si elles en gagnent la possession)

3) Avoir systématiquement recours à la vidéo pour les litiges concernant un ballon qui semble ou non être rentré dans le but, à l’arrêt de jeu suivant l’action ou alors sur décision de l’arbitre et reprise du jeu par une balle à terre

4) Renforcer la sensibilisation des arbitres au « laisser-jouer » sur des hors-jeu qui ne se jouent qu’à quelques centimètres de manière à favoriser le jeu et à le rendre plus humain

5) Réformer certaines lois du jeu telles que les fautes de main pour permettre de simplifier l’interprétation des actions litigieuses aux arbitres (en effet, plusieurs règles inutiles et complètement grotesques sont plus explicites et plus facilement applicables que celle qui fait souvent scandale)

6) Sanctionner plus durement les actes de simulations, gestes injurieux et/ou violents a posteriori

samedi 21 février 2009

Cartons de la semaine : jaune pour John Mensah, rouge pour Freddy Fautrel et Laurent Duhamel

La rubrique "les cartons de le semaine" permettra de distribuer un carton jaune et un carton rouge chaque semaine.
Ces cartons ne sont en aucun cas destinés à faire l'unanimité...

Carton jaune de la semaine : John Mensah


Soyons-foot ne s’occupe que du football et non des pseudo-supporters qui paient cher un billet pout proférer des insultes racistes à l’encontre des acteurs du jeu… Ainsi, pas de carton rouge envers le fameux supporter de Lyon-Le Havre qui a exposé sa bêtise en choisissant comme victime expiatoire John Mensah entre autres, puisque ce serait déjà trop que de consacrer plus de trois lignes à ces individus très limités. Ces problèmes concernent la justice et il n’existe pas de carton suffisamment fort pour signifier le profond dégoût que les paroles de cet individu ont pu provoquer chez n’importe lequel d’entre nous.
Cependant, le carton jaune de cette semaine ira à John Mensah, l’un de ceux qui se sont vus insultés par l’individu Havrais qui était en tribune.
Paradoxal pourrait-on penser mais qui n’a jamais été insulté ?
Alors que certains essuient des cris de singe provenant de tribunes entières dévouées à la cause de l’imbécilité et restent sur le terrain, d’autres quittent leur partenaire sous prétexte qu’ils ne peuvent encaisser la bêtise d’un supporter ivre.
On peut concevoir qu’un joueur soit choqué d’entendre une tribune entière l’insulter. Samuel Eto’o est passé par là, il est resté sur le terrain. Marc Zoro, joueur du Vitoria Setubal et qui évoluait à Messine à l’époque, est passé par là, il est resté sur le terrain.
John Mensah est insulté par un pauvre type dans un état second, il laisse ses partenaires à dix. De là à parler d’une faute professionnelle, il n’y a qu’un pas. Il a d’ailleurs déclaré qu’il aurait préféré quitter le terrain et rentrer au Ghana (envie passagère sans aucun doute). Claude Puel ne l’a pas remplacé mais l’enseignement à tirer est que le défenseur Ghanéen a perdu face à la bêtise humaine, il a laissé gagner le racisme alors qu’on aurait attendu de lui qu’il réponde positivement sur le terrain… Carton jaune !

Carton rouge de la semaine : Freddy Fautrel, Laurent Duhamel


24ème journée de L1 : ces deux arbitres se sont illustrés par des décisions qui seront sujettes à révision par la commission de visionnage.

Auxerre – Lille (2-0) : Duel aérien entre Thomas Kahlenberg (Auxerre) et Matthieu Debuchy (Lille). Le Lillois s’écroule. Bilan : nez cassé. A priori, on suspecte le coup de coude du Danois de l’AJ Auxerre. L’arbitre du match, Freddy Fautrel, sort le carton rouge. Au ralenti, on s’aperçoit que le coude de Kahlenberg vient en effet percuter le nez de Debuchy. Seulement, on ne peut réellement déceler une once de brutalité de la part du Danois. En effet, cet accident est plus malheureux que volontaire, en apparence. Il ne semble pas que l’Auxerrois n’amorce ne serait-ce qu’un léger mouvement du coude.
Cependant, Freddy Fautrel se dirige vers le Lillois pour constater les dégâts. Et c’est sans hésitation qu’il signifie à Kahlenberg que le match est terminé pour lui (aussi). Là où cette sanction peut être sujette à polémique, c’est sur l’impression que l’arbitre du match a basé son jugement de l’action sur la conséquence. Il a observé le nez cassé de Debuchy avant de prendre sa décision. Acte normal en apparence si ce n’est que Fautrel ne semble pas avoir réellement vu l’action et semble, au contraire, s’être reposé uniquement sur la conséquence que celle-ci a engendré. C’est ainsi que Thomas Kahlenberg se retrouve exclu du match alors qu’il n’a pas semblé commettre de faute.
La commission de visionnage devrait se concentrer prochainement sur cette affaire…

PSG – Saint-Etienne (2-1) : Deux actions sont sujettes à litige sur ce match.
D’abord l’altercation entre le Parisien Stéphane Sessegnon et le Stéphanois Blaise Matuidi. Le Béninois du Paris-Saint-Germain tombe après un contact entre les deux hommes. L’arbitre, Laurent Duhamel, ne siffle rien. Mais c’est quelques secondes plus tard que l’incident se produit avec Stéphane Sessegnon qui adresse un coup de tête au milieu de l’ASSE, qui s’écroule volontairement. Cependant, ni Laurent Duhamel (qui était logiquement tourné vers le jeu), ni l’arbitre assistant (pourtant situé à 3 mètres de l’action) ne semblent avoir vu ce qu’il s’est passé. Et pourtant, coup de sifflet puis carton jaune pour les deux protagonistes. Ce qu’on pourrait communément appeler une sanction administrative à l’aveuglette ; puisqu’au lieu de ne pas prendre de décision relativement à une action qu’il n’a pas vue, il a préféré ne pas laisser passer et sanctionner les deux joueurs, certainement pour asseoir son autorité. Le fait est que les sanctions distribuées n’ont pas été les bonnes au sens des lois du jeu : le milieu Parisien n’aurait pas du terminer le match. Le milieu Stéphanois reçoit un carton jaune logique au vu de sa simulation (même si, dans ces cas précis, il est rare de voir le joueur victime du coup de tête recevoir un carton).
Plus vers la fin de match, Claude Makélélé est coupable d’un tacle grossier sur Yohan Benalouane avec les deux pieds décollés du sol, et qui semble indubitablement mettre en danger l’intégrité physique du défenseur central Stéphanois. Là, l’arbitre se précipite sur le capitaine de la formation de la capitale, avec une allure ne laissant pas de doute quant à la sanction qui serait prise. Et pourtant, il ne lui montre qu’un carton jaune.
Stéphane Sessegnon et Claude Makélélé sont convoqués devant la commission de visionnage le 5 mars pour répondre de leurs gestes respectifs…

Cette 24ème journée du championnat de L1 se sera également vue entachée par un but Grenoblois face à Bordeaux (1-1) de deux bons mètres hors-jeu…

Sur les cas Kahlenberg/Debuchy et Sessegnon/Matuidi, ce n’est pas tant les erreurs d’arbitrage que le fait que les deux arbitres aient jugé de manière fort curieuse ces actions qui est sujet à discussions… Carton rouge !

vendredi 20 février 2009

L'arbitrage : débat d'actualité aux débouchés limités (partie 2/3 : la vidéo et le ballon à puce)


Une prise de recul par rapport à ces situations ne permettrait-elle pas de décider autrement et plus justement ? Autrement dit, l’utilisation d’un outil comme la vidéo ne serait-elle pas la meilleure manière de porter un regard plus réfléchi et plus juste sur une action ?

L’utilisation de la vidéo
D’après un sondage réalisé sur le forum de foot Soccer’s, 63% des amateurs de football semblent être pour l’utilisation de la vidéo dans les matchs.
Pourtant, l’IFAB (International Football Association Board) ne semble pas encline à progresser dans ce sens. La vidéo a bien été l’une des premières idées dans l’optique d’améliorer l’arbitrage, il n’en est pas moins qu’elle n’a jamais été testée.
En effet, le problème se posait de savoir comment juger de manière juste une action ; ce qui semble parfois difficile voire impossible à trois arbitres en situation de jeu.
Les arbitres sont aujourd’hui plus souvent critiqués dans leur performance (parfois même par des journalistes peu au courant des lois du jeu). Cependant, on fait souvent appel aux ralentis pour juger de la pertinence de la critique (aucun journaliste n’oserait juger de la performance d’un arbitre sans y jeter un coup d’œil). La solution serait alors toute trouvée : puisque le simple amateur de football semble apte à juger une action par l’utilisation de la vidéo, l’arbitre, avec ses années de formation et de pratique, ne commettrait plus d’erreur.
Pourtant, et comme dit précédemment, on est bien loin d’un test de l’utilisation de la vidéo en pratique ; comme peut en attester cet extrait de dépêche tirée du site du journal L’équipe de mars 2008, relatant les propos de Sepp Blatter, président de la FIFA : « Il faut que ce soient les arbitres qui continuent à prendre les décisions et non les machines ». Les moyens technologiques sont relégués au rang des idées abandonnées.
Pourtant, la volonté d’assainir le football est réelle et ce que le supporter, sans formation d’arbitrage au préalable, peut bien juger devant sa télé avec les ralentis, l’arbitre peut encore mieux le faire.
Pour l’ensemble des fléaux dans le football (jeux de mains dans les surfaces, simulations, gestes injurieux et/ou brutaux volontaires non vus par les arbitres), la vidéo semble apporter une réponse optimale…

Il ne semble pourtant pas idiot d’émettre plusieurs oppositions à l’utilisation de cet outil dans le football, au-delà de l’apparente incompatibilité avec les hauts décisionnaires.
- le rythme d’un match pourrait être complètement bouleversé par la vidéo. En effet, si l’on devait avoir recours à la vidéo à chaque fois que les joueurs semblent en désaccord avec l’arbitre, qu’en serait-il du spectacle offert aux spectateurs (d’autant plus que l’existence de la vidéo influencerait les joueurs à encore plus discuter les décisions arbitrales) ? Alors que le temps de jeu utile dans un match de foot ne dépasse pas l’heure, la vidéo ne ferait qu’aggraver ce problème. De plus, les joueurs seraient enclins à prendre un malin plaisir à demander la vidéo pour tout et n’importe quoi dans l’optique de gagner quelques secondes.
Alors, on pourrait imaginer arrêter le temps à chaque utilisation de la vidéo (comme au rugby), mais le match de quatre vingt dix minutes durerait en réalité trois heures.
Dans l’optique de ne pas dégrader le rythme du match et par conséquent la qualité de celui-ci, et par analogie avec le rugby, l’arbitre pourrait se conserver le droit de s’aider de la vidéo pour les actions importantes (comme dans la surface). Seulement, dans ce cas, il ne l’utiliserait pas pour des actions en apparence minimes telles qu’une touche, un coup franc lointain, un corner, qui peuvent au final avoir des conséquences lourdes (effet papillon qui a pu par exemple se vérifier lors du dernier OM – Nice avec une touche mal accordée aux Marseillais qui marqueront dans la foulée). Dans ce cas, la vidéo permettrait d’éviter des erreurs mais une infinité d’erreurs de manière très sélective (et peut-être par ce simple biais, une équipe pourrait se sentir lésée) au vu de toutes celles, en apparence peu graves, que peut commettre un arbitre pendant un match.
Par exemple, un arbitre qui ne fera qu’une erreur dans un match sans conséquence se verra récompensé d’une bonne note, alors que celui qui fera la même seule erreur, mais en influant sur le résultat final, aura une moins bonne note.
Une autre idée serait de désigner un arbitre vidéo (qui pourrait aussi être le quatrième arbitre aux fonctions bien limitées) qui pourrait voir en temps réel les ralentis d’actions litigieuses et informer l’arbitre central de la conduite à tenir. Mais alors on assisterait à des décisions en retard de plusieurs dizaines de secondes (le temps de passer le ralenti, de porter un jugement, et d’en avertir l’arbitre central). La question de la baisse rythme du jeu au profit de la justice se pose aussi dans ce cas.
Enfin, l’idée qui semble la plus juste avec la vidéo serait de permettre aux équipes, par l’intermédiaire de leur capitaine, de réclamer un nombre limité de recours à l’arbitrage vidéo (par analogie avec le tennis). Dans cette optique, on aurait une gestion dépendante de l’équipe même et les actions à revoir ne seraient plus le choix de l’arbitre mais des joueurs. Ce serait aux joueurs de savoir s’ils voudraient « griller » un recours à la vidéo pour se voir accorder une touche ou le garder pour une action en apparence plus importante.
Cette dernière idée pourrait représenter la meilleure concession possible entre la justice et la non moins importante question du rythme d’un match.
- L’observation d’une action à la vidéo, comme à vitesse réelle en situation de jeu, n’est qu’une question d’interprétation. De la même manière que deux arbitres adopteront deux décisions différentes pour un même type d’action en situation de jeu, deux arbitres peuvent être en désaccord pour une même action après avoir passé le ralenti en boucle. Pour exemple, le refus d’accorder un penalty de la part de M. Ivanov lors du match de coupe du monde France – Suisse en 2006, suite à une main de Patrick Müller, a été sujet à discussions. Et il fut étonnant de voir que deux anciens arbitres internationaux, aujourd’hui consultants à la télévision, ne tombèrent pas d’accord sur la décision à prendre. D’un côté Joël Quiniou donnait raison à l’arbitre tandis que de l’autre côté Alain Sars déjugeait M. Ivanov. Alors, en situation de match, le problème serait le même. On n’arrivera pas toujours à l’unanimité entre différents arbitres, que la vidéo soit présente ou non. Dans le cas des fautes de main, ne serait-il pas plus judicieux de réformer la règle (de la simplifier, car ce qui peut sembler être une faute aux yeux de tout le monde peut ne pas l’être aux yeux des lois du jeu).
On peut ajouter que la vidéo peut se révéler trompeuse. On peut changer de décision selon l’angle de vue. Pour exemple, le penalty accordé à la Norvège en 1998 face au Brésil avait été sujet à polémique et dans un premier temps majoritairement contesté avant d’être majoritairement approuvé par un angle de vue qui permettait de voir autrement (là se trouve l’idée de l’arbitrage à cinq dont on parlera plus tard). Autrement dit, il pourrait être dangereux de ne se référer qu’à la vidéo.
- Le football n’est pas un sport qui se juge au millimètre. Ainsi, l’utilisation de la vidéo pourrait décider de faits de jeu avec une précision millimétrique, inhumaine. Au-delà de l’aspect philosophique de se demander si le football doit se déshumaniser de la sorte, on s’opposerait aux consignes données aux arbitres de donner l’avantage au jeu. Le principal exemple est le hors-jeu : la question est de savoir si on doit signaler un joueur qui est hors-jeu de vingt centimètres. Il semble impossible à l’œil humain de déterminer une si infime longueur à une distance plus ou moins grande (selon que l’action se situe plus ou moins de l’arbitre assistant) avec des joueurs qui croisent leur course (pendant que le défenseur tente de placer un joueur hors-jeu en remontant le terrain, l’attaquant file vers le but adverse). Cependant, les commentateurs n’hésitent pas à discréditer l’arbitre à coup de révélateurs millimétriques (et de surcroît mal placés sur Canal +).
La seule question qui semble devoir se régler au millimètre est celle du ballon qui est sorti ou non des limites de terrain (avec pour nécessité ultime : celle d’être capable de déterminer si un ballon est rentré ou non dans le but). La vidéo aurait alors un usage primordial et analogue à celui de la vidéo en rugby qui n’a pour seul but que de valider ou refuser un essai.

Bien que l’on en discute encore, ce débat ne semble que devenir de plus en plus clos. La vidéo ne semble pas avoir sa place dans le football aux yeux de ceux qui décident de notre football.

Cependant, ces derniers ont proposé des moyens alternatifs pour remédier aux problèmes d’arbitrage…

Le ballon à puce
Cette idée a été émise il y a plusieurs années de cela et, contrairement à la vidéo, testée lors de la coupe du monde des clubs. Ainsi, ce système permet d’ôter tout doute quant à la question qui semble la plus importante dans le football : le ballon est-il ou non rentré ?
Aussitôt testé, aussitôt jugé, le ballon à puce a semblé ravir les instances d’après les dires de Günter Pfau, responsable Adidas à la FIFA : « Nous sommes très satisfaits. Aucun ballon n’a été endommagé, et tous les systèmes ont fonctionné sans encombre ».
Cependant, on n’a que très peu de nouvelles de cette idée qui semble être tombée aux oubliettes alors qu’elle répondait à de nombreuses injustices constatées à toute époque.
Ce ballon aurait certainement permis de déterminer à coup sûr si le ballon était entré en 1966 lors de la finale Angleterre – Allemagne, ou encore lors de la demi finale de Ligue des Champions Chelsea – Liverpool en 2005. Par ailleurs, les exemples de buts valables non validés ne sont pas tellement rares (Patrick Vieira face à la Corée du Sud en 2006 n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres).
La suite et fin dans un prochain article consacré à l'arbitrage à cinq et au fossé entre le football amateur et le football professionnel, ainsi que les 6 solutions de soyons-foot!

jeudi 19 février 2009

Le disparu du jour : Eric Rabesandratana

La rubrique "le disparu du jour" vous fera découvrir un parcours étonnant d'un joueur qui, jadis au sommet de sa carrière et sous les feux des projecteurs, se retrouve actuellement dans un relatif anonymat...
Qui ne se rappelle pas de sa longue tignasse, de sa petite moustache, de sa technique limitée, de ses tacles de boucher ? Avant d’être un footballeur, Eric Rabesandratana, c’était un style, à l’image de sa carrière : atypique…

Formé à Nancy, lancé dans le grand bain par Aimé Jacquet
Natif d’Epinay-sur-Seine, le Franco-Malgache, d’aujourd’hui 37 ans, a été formé à l’AS Nancy Lorraine.
Evoluant d’abord avec les différentes équipes jeunes, c’est Aimé Jacquet qui lui fera découvrir les joies du football pro un soir de septembre 1990 face au Stade Malherbe de Caen (victoire 4-1). S’ensuivirent sept saisons sous le maillot nancéen pendant lesquelles « Rabé » aura joué 231 matchs et marqué 35 buts. Un défenseur buteur qui finira même la saison 1995-1996 avec 16 réalisations au compteur, qui feront de lui le meilleur goleador de son équipe.

Il rejoint le PSG et en devient le capitaine
Descente en seconde division oblige, Eric quitte la Lorraine et succombe aux sirènes du Paris-Saint-Germain lors de l’intersaison 1997. Le club de la capitale est alors entraîné par le tandem Ricardo – Joël Bats qui a connu une première saison satisfaisante auréolée d’un statut de dauphin en championnat derrière Monaco.
Il portera 103 fois le maillot bleu et rouge et même le brassard de capitaine lors de sa quatrième et dernière saison au Parc des Princes. Il y gagnera surtout ses premiers trophées (1 coupe de France, 1 coupe de la Ligue, 1 trophée des Champions) et goûtera à ses premières heures de Ligue des Champions.
Un bilan terni par la politique approximative de Charles Biétry, des défaites inattendues (comme en finale de la coupe de la ligue face à Gueugnon, alors pensionnaire de D2) et l’épisode Ravanelli qui, lors d’un OM-PSG, s’est écroulé volontairement dans la surface, l’arbitre désignant le point de pénalty pour une supposée faute du défenseur à la queue de cheval.

L'AEK Athènes, serrures changées, mensonges et impayés
Parti en Grèce un certain été de 2001 pour rejoindre l’AEK Athènes (contre un chèque de 1,7 millions d’euros pour le PSG), Rabé ne sait pas encore qu’il connaîtra ses pires moments de footballeur. En effet, tel qu’il le raconte, il y devient vite indésirable ; ce qui lui est implicitement signifié par les changements de serrure de son domicile, les impayés (justifiés par une conduite non professionnelle eue égard à sa prétendue surcharge pondérale) et les mensonges dont il est victime, tout cela de la part d’un président qu’il n’hésite pas à qualifier de « mafieux ». Il restera finalement un an et demi dans la capitale grecque.

Châteauroux en deuxième division, retrouvailles avec Denisot et Algérino
Profondément touché par son épisode grec, Eric retourne en France et redécouvre la deuxième division (qu’il avait déjà connue à Nancy) cette fois-ci sous les couleurs de Châteauroux, où il retrouve Michel Denisot (ancien président du PSG et toujours en place à ce poste à la Berrichonne) et Jimmy Algérino (ancien défenseur Parisien). Toujours est-il que l’indiscutable Rabesandratana de Paris ne le sera pas tout autant sous ses nouvelles couleurs puisqu’il n’y jouera que 28 matchs en une saison et demie, n’entretiendra jamais de bonnes relations avec l’entraîneur Viktor Zvunka et ne se verra pas renouveler son contrat, celui-ci arrivant en échéance en 2004.
Nouvel exil mais en terres belges : le RC Mons, son dernier club professionnel
Eric quitte lors de l’été 2004 la deuxième division française pour rejoindre le club belge du RC Mons. Il y gagne le championnat de deuxième division belge en 2006 et totalise 6 buts et le double de passes décisives en 3 saisons. Un bilan mitigé et un statut de remplaçant. Ce sera le dernier club professionnel d’Eric Rabesandratana.

Saint-Emilion pour mieux préparer l’avenir
En fin de contrat en 2007 et annoncé un temps au Royal Anvers (alors en deuxième division belge), Rabé s’installe finalement en Gironde et évolue à l’échelon amateur dans le club de Saint-Emilion. Il prend en charge également l’équipe des moins de 18 ans, dans le cadre de l’obtention de ses diplômes d’entraîneur. Car, en effet, l’ancien défenseur Parisien épouse le rêve d’une seconde carrière dans le football professionnel, sur les bancs de touche cette fois-ci. Même s’il évoque aussi la possibilité de se reconvertir dans la profession de kinésithérapeute !

Un match sous les couleurs malgaches
Aspect moins connu de la carrière d’Eric Rabesandratana : ses quelques minutes internationales avec la sélection du Madagascar.
Un parcours international qui ne se limitera en réalité qu’à un match de préparation face à l’équipe B du Toulouse Football Club (1-1 en 2007), en vue de la partie face à la redoutable Côte d’Ivoire comptant pour les qualifications à la Coupe d’Afrique des Nations 2008. Ainsi, on ne peut même pas considérer que Rabé ait connu une seule sélection internationale.
Ce n’est donc qu’à 35 ans que le naturalisé Malgache (de par ses origines) a connu son premier regroupement avec la sélection. Un âge où l’on commence rarement une carrière internationale. Mais les procédures de naturalisation ont pris du plomb dans l’aile (bien que d'origine malgache, le défenseur était uniquement de nationalité française) et, auparavant, le solide gaillard songeait tout simplement à la possibilité de représenter la sélection française, dans la suite logique de ses prestations en équipe de France militaire et espoirs.
Manque de niveau ou incompatibilité avec les habitudes de la sélection qui fait rarement les yeux doux aux ressortissants Malgaches évoluant en Europe ? Certainement un peu des deux…

L’info en plus : Jamel Debbouze fan de Rabesandratana
Rabesandratana a laissé des souvenirs impérissables chez les amateurs de football, peut-être plus pour son look que pour son football… Parmi ces amateurs de foot, un certain Jamel Debbouze qui a, par l’intermédiaire d’une agence de casting, formulé une demande très spéciale :
« Recherchons des profils atypiques afin d'assister dans le public du Jamel Comedy Club ce jeudi 14 et ce vendredi 15 juin à 16h30 / 17h30 / 20h30 / 22h30 - Afin que Jamel Debbouze puisse rebondir sur ses vannes - Humour de circonstance ...
- […]
- Un sosie de l'ex joueur du psg Eric Rabesandratana (cheveux longs noirs, barbe et grand de taille)
- […]

Vive l'impro préparée !

mercredi 18 février 2009

L'arbitrage : débat d'actualité aux débouchés limités (partie 1/3 : l'influence des joueurs sur l'arbitrage d'aujourd'hui)


A chaque match ses polémiques, à chaque match ses fautes d’arbitrage…
Les arbitres sont aujourd’hui, plus que dans d’autres temps, décriés par les amateurs de football et les médias. Aujourd’hui, plus qu’avant, un match peut être réduit à une seule faute d’arbitrage… Et aujourd’hui, plus qu’avant, le problème de l’arbitrage prend de l’ampleur. Le débat, débuté il y a bien longtemps, n’a connu que quelques issues, en attendant une réforme importante en la matière.Entre volonté de laisser le football entre les mains des Hommes ou des machines, les avis divergent sur la nécessité d’avoir recours aux nouvelles technologies…

Du plus simple amateur de football aux grands décisionnaires de ce sport, les avis sont partagés. Entre la frilosité de toucher à un système qui régit la discipline depuis des dizaines d’années et la volonté de moderniser cette dernière, la question de l’introduction des avancées technologiques se pose constamment mais la réponse tarde à se matérialiser en un changement réel sur les terrains.
Ce débat a été longtemps réduit à la question de la vidéo, avant que d’autres alternatives ne soient proposées telles que le ballon à puce, l’arbitrage à cinq…
Le fait incontestable, au milieu de toutes ces interrogations, est que la question de l’arbitrage s’impose comme la question actuelle dans le milieu du football. L’impatience grandit au fur et à mesure des injustices constatées dans tous les terrains du monde. Comme dit précédemment, on résume trop souvent aujourd’hui un match de quatre vingt dix minutes à un fait de jeu, à un instant t, une erreur du corps arbitral qui influe directement sur le résultat final. Un hors-jeu, une faute, une touche, un carton, tout est prétexte à contestation, même si les recours (les fameuses réserves techniques) ont un usage très limité.

Mais n’est-on pas en droit de se poser en préambule la question de l’influence du comportement des joueurs sur l’arbitrage d’aujourd’hui ?
Comment pourrait-on imaginer aujourd’hui un match auto-arbitré par les joueurs ? Cette situation, grotesque en apparence, était pourtant celle du début de la pratique du football, il y a plus d’un siècle de cela. Il n’était alors pas nécessaire de faire appel à des personnes neutres pour faire respecter les règles du jeu, puisque les joueurs eux-mêmes s’en occupaient. Sans doute que les notions de fair play et de jeu étaient plus à l’honneur en ces temps-ci… De nos jours, à la moindre action (aussi peu importante puisse-t-elle être), une ribambelle de bras se lèvent pour influencer le corps arbitral. Les joueurs n’hésitent pas à désavouer l’évidence pour tenter de gagner injustement un penalty, un coup franc, un corner, une touche…
Alors peut-on en arriver à dire que l’évolution du comportement des joueurs influe sur les difficultés de l’arbitrage ? Nul doute qu’il est plus simple de décider « en adéquation » avec le fair play des acteurs qu’en devant trancher entre deux camps en apparence sûrs de leur bon droit. Le footballeur actuel ne se préoccupe plus de savoir si le coup de pied arrêté qu’il vient d’obtenir était justifié mais il se préoccupe simplement de savoir s’il l’a obtenu.
De ce fait, ne trouve-t-on pas là l’explication de l’augmentation des erreurs d’arbitrage alors que la formation des arbitres ne cesse de se perfectionner ?
Aujourd’hui, le football ne semble que se pervertir de jour en jour. Les masses d’argent qu’il véhicule n’y semblent pas étrangères. La culture de la gagne, avant celle du plaisir de jouer, a semble-t-il eu raison des notions que les éducateurs s’entêtent à transmettre aux plus jeunes. A un joueur à qui on promet des milliers d’euros en échange de titres, tous les vices sont bons pour tenter d’y arriver.
Comment ne pas être tenté de reproduire ce que font les professionnels ? Le mal du football semble avoir atteint les plus jeunes et ce qui se passe chez les pros ne fait que se répéter par analogisme chez les amateurs et dans les catégories d’âge les plus jeunes.
Certainement qu’il y a des dizaines d’années, l’idée de tomber volontairement dans la tentative de gagner un coup franc ou un penalty n’avait pas effleuré l’esprit des joueurs. Aujourd’hui, cette idée semble coutumière et à chaque match, on a droit à une ou deux ou alors à un florilège de simulations.
Il devient alors plus difficile pour un individu de juger les actions. En définitive, on peut être amené à dire que les joueurs, et l’évolution du football, semblent impliqués dans les difficultés de l’arbitrage.

Pourtant, il semble qu’aujourd’hui, on considère couramment que les arbitres sont plus mauvais qu’autrefois. De la simple discussion de bistrot jusqu’aux « grands » hommes de la discipline, on s’accorde sur ce fait, fautes d’arbitrages à l’appui… comme Michel Platini, président de l’UEFA : « Pour ce qui me concerne, ça fait dix ans que je pense, comme M. Cohen et d’autres, qu’il y a trop d’erreurs d’arbitrage ».
Notons la référence temporelle « il y a dix ans ». Cela veut-il dire que brusquement, les arbitres sont devenus plus mauvais. Cela semblerait aller à l’encontre des efforts faits dans la formation et le suivi des arbitres… car il n’est pas inutile de rappeler que les arbitres officiant à haut niveau sont rigoureusement suivis et notés sur chacune de leur prestation. Aucun fait de jeu n’échappe aux contrôleurs délégués à cette unique tâche. De même, au niveau des arbitres amateurs et jeunes, deux contrôles pratiques sont effectués par an ainsi qu’un contrôle théorique. Les résultats découlant de ces contrôles sont le support justifiant les promotions et rétrogradations des arbitres d’une division à l’autre.

Alors, avant de parler de nouveautés en terme d’arbitrages, ne devrait-on pas renforcer l’effort autour de l’éducation des jeunes footballeurs (aussi consensuel que cela puisse paraître) ? Au niveau professionnel, ne devrait-on pas être plus strict sur le comportement des joueurs ? Car le moindre geste non fair play est sujet à répétitions…

Une prise de recul par rapport à ces situations ne permettrait-elle pas de décider autrement et plus justement ? Autrement dit, l’utilisation d’un outil comme la vidéo ne serait-elle pas la meilleure manière de porter un regard plus réfléchi et plus juste sur une action ?

La suite dans un prochain article avec la vidéo et le ballon à puce...