mercredi 18 février 2009

L'arbitrage : débat d'actualité aux débouchés limités (partie 1/3 : l'influence des joueurs sur l'arbitrage d'aujourd'hui)


A chaque match ses polémiques, à chaque match ses fautes d’arbitrage…
Les arbitres sont aujourd’hui, plus que dans d’autres temps, décriés par les amateurs de football et les médias. Aujourd’hui, plus qu’avant, un match peut être réduit à une seule faute d’arbitrage… Et aujourd’hui, plus qu’avant, le problème de l’arbitrage prend de l’ampleur. Le débat, débuté il y a bien longtemps, n’a connu que quelques issues, en attendant une réforme importante en la matière.Entre volonté de laisser le football entre les mains des Hommes ou des machines, les avis divergent sur la nécessité d’avoir recours aux nouvelles technologies…

Du plus simple amateur de football aux grands décisionnaires de ce sport, les avis sont partagés. Entre la frilosité de toucher à un système qui régit la discipline depuis des dizaines d’années et la volonté de moderniser cette dernière, la question de l’introduction des avancées technologiques se pose constamment mais la réponse tarde à se matérialiser en un changement réel sur les terrains.
Ce débat a été longtemps réduit à la question de la vidéo, avant que d’autres alternatives ne soient proposées telles que le ballon à puce, l’arbitrage à cinq…
Le fait incontestable, au milieu de toutes ces interrogations, est que la question de l’arbitrage s’impose comme la question actuelle dans le milieu du football. L’impatience grandit au fur et à mesure des injustices constatées dans tous les terrains du monde. Comme dit précédemment, on résume trop souvent aujourd’hui un match de quatre vingt dix minutes à un fait de jeu, à un instant t, une erreur du corps arbitral qui influe directement sur le résultat final. Un hors-jeu, une faute, une touche, un carton, tout est prétexte à contestation, même si les recours (les fameuses réserves techniques) ont un usage très limité.

Mais n’est-on pas en droit de se poser en préambule la question de l’influence du comportement des joueurs sur l’arbitrage d’aujourd’hui ?
Comment pourrait-on imaginer aujourd’hui un match auto-arbitré par les joueurs ? Cette situation, grotesque en apparence, était pourtant celle du début de la pratique du football, il y a plus d’un siècle de cela. Il n’était alors pas nécessaire de faire appel à des personnes neutres pour faire respecter les règles du jeu, puisque les joueurs eux-mêmes s’en occupaient. Sans doute que les notions de fair play et de jeu étaient plus à l’honneur en ces temps-ci… De nos jours, à la moindre action (aussi peu importante puisse-t-elle être), une ribambelle de bras se lèvent pour influencer le corps arbitral. Les joueurs n’hésitent pas à désavouer l’évidence pour tenter de gagner injustement un penalty, un coup franc, un corner, une touche…
Alors peut-on en arriver à dire que l’évolution du comportement des joueurs influe sur les difficultés de l’arbitrage ? Nul doute qu’il est plus simple de décider « en adéquation » avec le fair play des acteurs qu’en devant trancher entre deux camps en apparence sûrs de leur bon droit. Le footballeur actuel ne se préoccupe plus de savoir si le coup de pied arrêté qu’il vient d’obtenir était justifié mais il se préoccupe simplement de savoir s’il l’a obtenu.
De ce fait, ne trouve-t-on pas là l’explication de l’augmentation des erreurs d’arbitrage alors que la formation des arbitres ne cesse de se perfectionner ?
Aujourd’hui, le football ne semble que se pervertir de jour en jour. Les masses d’argent qu’il véhicule n’y semblent pas étrangères. La culture de la gagne, avant celle du plaisir de jouer, a semble-t-il eu raison des notions que les éducateurs s’entêtent à transmettre aux plus jeunes. A un joueur à qui on promet des milliers d’euros en échange de titres, tous les vices sont bons pour tenter d’y arriver.
Comment ne pas être tenté de reproduire ce que font les professionnels ? Le mal du football semble avoir atteint les plus jeunes et ce qui se passe chez les pros ne fait que se répéter par analogisme chez les amateurs et dans les catégories d’âge les plus jeunes.
Certainement qu’il y a des dizaines d’années, l’idée de tomber volontairement dans la tentative de gagner un coup franc ou un penalty n’avait pas effleuré l’esprit des joueurs. Aujourd’hui, cette idée semble coutumière et à chaque match, on a droit à une ou deux ou alors à un florilège de simulations.
Il devient alors plus difficile pour un individu de juger les actions. En définitive, on peut être amené à dire que les joueurs, et l’évolution du football, semblent impliqués dans les difficultés de l’arbitrage.

Pourtant, il semble qu’aujourd’hui, on considère couramment que les arbitres sont plus mauvais qu’autrefois. De la simple discussion de bistrot jusqu’aux « grands » hommes de la discipline, on s’accorde sur ce fait, fautes d’arbitrages à l’appui… comme Michel Platini, président de l’UEFA : « Pour ce qui me concerne, ça fait dix ans que je pense, comme M. Cohen et d’autres, qu’il y a trop d’erreurs d’arbitrage ».
Notons la référence temporelle « il y a dix ans ». Cela veut-il dire que brusquement, les arbitres sont devenus plus mauvais. Cela semblerait aller à l’encontre des efforts faits dans la formation et le suivi des arbitres… car il n’est pas inutile de rappeler que les arbitres officiant à haut niveau sont rigoureusement suivis et notés sur chacune de leur prestation. Aucun fait de jeu n’échappe aux contrôleurs délégués à cette unique tâche. De même, au niveau des arbitres amateurs et jeunes, deux contrôles pratiques sont effectués par an ainsi qu’un contrôle théorique. Les résultats découlant de ces contrôles sont le support justifiant les promotions et rétrogradations des arbitres d’une division à l’autre.

Alors, avant de parler de nouveautés en terme d’arbitrages, ne devrait-on pas renforcer l’effort autour de l’éducation des jeunes footballeurs (aussi consensuel que cela puisse paraître) ? Au niveau professionnel, ne devrait-on pas être plus strict sur le comportement des joueurs ? Car le moindre geste non fair play est sujet à répétitions…

Une prise de recul par rapport à ces situations ne permettrait-elle pas de décider autrement et plus justement ? Autrement dit, l’utilisation d’un outil comme la vidéo ne serait-elle pas la meilleure manière de porter un regard plus réfléchi et plus juste sur une action ?

La suite dans un prochain article avec la vidéo et le ballon à puce...

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